Le Défenseur du Peuple, Ángel Gabilondo, a annoncé qu’il allait lancer une enquête d’office auprès des communautés autonomes et du Ministère du Logement. L’objectif est double : d’une part, connaître le nombre de logements sociaux, le nombre de personnes sur liste d’attente et les mesures envisagées pour augmenter le parc de logements protégés ; et d’autre part, évaluer l’état d’avancement des plans de construction de logements sociaux. 🏡
Il l’a indiqué au Congrès, lors de sa comparution devant la Commission Mixte des Relations avec le Défenseur du Peuple, pour rendre compte des actions menées concernant le problème du logement en Espagne, avec une attention particulière à l’occupation illégale, à la demande du PP.
"Nous allons lancer une action d’office pour les communautés autonomes, qui sont compétentes en matière de logement, car nous voulons connaître le nombre de logements sociaux dans le parc de chaque communauté autonome, le nombre de personnes en attente d’attribution d’un logement social dans chacun des groupes prévus dans chaque communauté autonome, les mesures prévues pour augmenter le parc de logements protégés et de logements locatifs abordables", a-t-il avancé. 🔑
Il sera également demandé aux communautés autonomes si elles vont utiliser les mesures prévues dans la Loi sur le Logement pour les zones résidentielles tendues, et si elles considèrent approprié et envisagent d’adopter des mesures pour réguler et limiter la location touristique. 🧳
Parallèlement, il a annoncé qu’une action d’office sera également lancée auprès du Ministère du Logement "pour connaître l’état d’exécution des plans annoncés de construction de logements sociaux, sociaux et locatifs abordables". 🏗️
"C’est une manière, je pense, de contribuer au débat que vous menez et de bien connaître ce qui se fait réellement afin que nous puissions aussi en parler, et de mon point de vue, je fais aussi mon travail de Défenseur du Peuple", a souligné Gabilondo.
"L’occupation illégale n’est pas un phénomène incontrôlé"
Face au problème du logement, Gabilondo a réclamé une "augmentation significative" du logement public, de préférence locatif, et a affirmé que "rien n’indique" que l’occupation illégale soit "un phénomène incontrôlé" en Espagne. 📊
"Si nous traitons comme occupation illégale tout défaut ou retard de loyer, le problème, bien sûr, augmente, bien que, encore une fois, si nous tenons compte des données, la tendance est contraire à ce que certains indiquent. Si nous comparons les jugements favorables, totalement ou partiellement, suite aux plaintes du propriétaire contre le locataire pour défaut de paiement du loyer ou de la caution, la série qui permet de bien suivre l’évolution de ces jugements est celle du Conseil Général du Pouvoir Judiciaire. Et que constatons-nous ? Que le nombre diminue. De 14 514 en 2021 à 13 503 en 2022 et à 10 805 en 2023. Rien dans les statistiques n’indique un phénomène incontrôlé", a-t-il souligné.
En tout cas, Gabilondo a précisé qu’il n’est pas la même chose de violer un domicile que d’avoir un retard ou un défaut de paiement de loyer et a souligné qu’"un simple défaut de paiement ou un retard n’a pas de portée pénale" et "ne doit pas être traité comme un délit". De plus, il a ajouté que la première préoccupation des Espagnols est le logement, mais pas l’occupation illégale, qui inquiète "2,6%" de la population.
Concrètement, il a détaillé qu’en 2024, 16 426 plaintes pour violation de domicile ou usurpation de biens immobiliers ont été enregistrées, selon les données recueillies par le Système Statistique de Criminalité du Secrétariat d’État à la Sécurité du Ministère de l’Intérieur, ce qui "supposerait un impact maximal de 0,06% sur le parc total, qui est de 27 millions de logements".
Il a toutefois précisé que ce chiffre de 16 426 plaintes n’est pas celui du nombre d’occupations. "Le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire chiffre les occupations illégales de maisons habitées ou de résidences secondaires, violation de domicile et de domicile, à 2 309. Cela signifierait que seulement 14% des plaintes se réfèrent réellement à des occupations. Le reste serait des usurpations, des occupations de biens immobiliers vides ou des plaintes classées pour diverses causes", a-t-il indiqué, ajoutant qu’il ne prétend pas "minimiser l’importance de quoi que ce soit".
200 plaintes concernant les expulsions en 2024
De plus, Gabilondo a souligné qu’ils reçoivent "plus de plaintes, par exemple, concernant les expulsions, environ 200 en 2024, que concernant l’occupation illégale". En 2024, a-t-il précisé, ils ont reçu 45 plaintes de voisins qui font état de nuisances et de problèmes de cohabitation et de vandalisme causés par les occupants de logements de l’immeuble, et 41 plaintes de propriétaires ou de bailleurs qui ont vu la suspension de l’expulsion de locataires ou d’occupants sans titre. 🚫
En tout cas, Gabilondo a demandé de se libérer des "lectures extrémistes" et a précisé que tous les locataires ne doivent pas être considérés comme des "êtres pervers" et que les propriétaires ne sont pas toujours des "rentiers". "Il est injuste de croire que tous ceux qui ont un appartement sont des rentiers, et il est injuste de dire que tous ceux qui entrent ou sont dans une maison, ou ne sortent pas d’une maison, sont simplement des locataires pervers", a-t-il insisté.
Il est nécessaire d’augmenter l’offre de logements sociaux
Parmi les solutions au problème du logement, Gabilondo a souligné qu’il est "indispensable d’augmenter significativement l’offre de logements sociaux locatifs et que ce type de logement soit soumis à un régime de protection permanent". 🏘️
Il a également plaidé pour "le maintien et l’amélioration des programmes d’aide au paiement du loyer destinés à atténuer le sureffort des ménages" et a rappelé qu’"il incombe aux Administrations Publiques de mener une gestion agile, dirigeante, efficace et transparente de celles-ci". 🤝
Quant à la suspension des expulsions jusqu’à la fin de l’année qu’il a qualifiée de "drame social et humain", Gabilondo a précisé qu’il s’agit "d’une solution temporaire" et a exhorté les pouvoirs publics à "travailler à la recherche de solutions qui rendent ces mesures inutiles".