La ministra de Vivienda y Agenda Urbana, Isabel Rodríguez, a affirmé que "pour que l’Espagne avance, il faut des logements dignes et abordables" lors de la remise de 124 logements sociaux à Cubelles (Barcelone).
"Ce pays s’est relevé d’une période sombre et a construit des écoles et des hôpitaux, et les retraites sont arrivées. Maintenant, pour que l’Espagne avance, il faut des logements dignes et abordables, et cela, le secteur public peut le faire", a souligné Rodríguez.
Elle l’a déclaré lors de la remise des clés du projet ‘Bruc’, situé sur l’avenue Onze de Setembre à Cubelles, qui comprend 124 logements répartis dans quatre bâtiments séparés par une zone communautaire centrale et deux aires de stationnement.
Les appartements disposent d’une à trois chambres, avec des surfaces allant de 42,57 à 77,6 mètres carrés, et le prix du loyer se situera entre 370 et 590 euros par mois, charges comprises.
L’opération bénéficie de la subvention de l’Union Européenne via les Fonds Européens de Relance Next Generation, ainsi que du soutien de l’Institut Catalan de Finances.
La Catalogne soutiendra la proposition de l’État pour tripler l’investissement dans le logement
De son côté, la conseillère du Territoire, du Logement et de la Transition Écologique de la Generalitat, Sílvia Paneque, a rappelé que le gouvernement autonome a identifié 665 terrains dans toute la Catalogne pour construire plus de 21 000 nouveaux logements. "Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas remis les clés des 50 000 logements que nous avons promis de livrer d’ici 2030", a-t-elle souligné.
Paneque a annoncé que la Catalogne "se joindra à la proposition d’Accord État pour le Logement 2026-2030", avec laquelle le gouvernement entend tripler l’investissement public dans le logement et qui sera présentée lors de la Conférence des Présidents.
Elle a également souligné l’importance de "la collaboration entre tous les acteurs impliqués pour garantir l’accès à un logement abordable : institutions, constructeurs, entreprises et acteurs sociaux".
L’accord prévoit de passer des 2,3 milliards d’euros mobilisés dans le Plan État 2022-2025 à environ 7 milliards pour la période 2026-2030, ce qui permettra de "construire plus tôt, plus et mieux des logements pour les personnes qui en ont besoin". Il favorisera également "que ce qui est construit aujourd’hui ne parte pas demain vers un fonds", ainsi que la création d’une base de données publique pour que les institutions connaissent les prix réels d’achat/vente ou de location dans leur ville.
Les promoteurs soutiennent la proposition, mais demandent un « effort budgétaire »
L’Association des Promoteurs Constructeurs d’Espagne (APCEspaña) a considéré la proposition d’Accord État pour le Logement comme une "étape nécessaire" pour accroître le parc de logements en Espagne.
L’organisation souligne que la construction de logements (qu’ils soient libres, abordables ou sociaux) est une activité à forte intensité de capital, il est donc "nécessaire" que tant le gouvernement que les communautés autonomes fassent un "effort budgétaire" pour tripler l’investissement public.
Cet effort, d’environ 7 milliards d’euros pour le Plan État du Logement 2026-2030, implique, pour APCEspaña, d’établir des lignes de financement et des aides "de fond" pour le VPO (Logement Social), qui supporte les mêmes coûts de construction que dans le cas du logement libre.
"C’est un engagement économique qui doit être maintenu dans le temps pour pallier le déficit actuel et pouvoir s’aligner sur d’autres pays européens en la matière", soutient l’association.
APCEspaña rappelle que, au cours des 15 dernières années, le secteur privé est celui qui a construit "la grande majorité" des logements sociaux en Espagne (plus de 90%), tant sur des terrains publics que privés.
"Exclure les VPO d’initiative privée des Plans État du Logement, c’est réduire considérablement leur efficacité pour accroître le parc de logements, et c’est quelque chose que nous ne pouvons absolument pas nous permettre", a alerté le président d’APCEspaña, Xavier Vilajoana.
Agilité et transformation urbaine
En ce sens, l’organisation maintient que si l’on veut construire des logements sociaux, il est "indispensable" de révéler et d’accélérer la transformation urbanistique des terrains, de disposer d’une dotation budgétaire pour la transformation du sol (en urbain et urbanisable) et d’accroître la constructibilité dans les promotions de VPO qui seront projetées dans les 10 ou 15 prochaines années.
Ainsi, APCEspaña estime que l’on obtient "plus de logements abordables" et "de manière plus agile".
Concernant la création d’une base de données publique, les promoteurs se montrent favorables à la transparence, mais sans que pour autant "l’initiative privée soit diabolisée" et "fasse l’objet de disqualifications constantes et injustes", alors que c’est justement le secteur de la promotion immobilière privée "qui a la capacité de produire l’offre suffisante de logements qui est nécessaire".
Le principal problème du logement en Espagne est le manque d’offre
L’association souligne que le principal problème du logement en Espagne est le manque de création d’offre "de toute typologie".
Dans cette optique, APCEspaña assure que "le déficit de logements s’accumule année après année", et souligne que "si la production n’augmente pas considérablement, le problème persistera". Selon l’association, pour pouvoir résoudre cette problématique, "il faut du terrain, du financement et de la sécurité juridique", entre autres choses.
"Il est indispensable d’approuver la réforme de la loi foncière pour accélérer et doter de sécurité juridique le développement du sol. Avoir des plans d’urbanisme avec des développements qui dépassent la décennie et qui peuvent être paralysés pendant 15 autres années à cause d’un problème remédiable paralyse la construction de logements et l’ampliation du parc de logements en Espagne", a réclamé Vilajoana.
Par ailleurs, le secteur réitère au gouvernement et aux autres administrations sa "disposition" à se réunir et à impulser conjointement des outils efficaces de collaboration public-privé qui permettent d’accroître le parc de logements en Espagne.