Le partenaire minoritaire au sein du gouvernement espagnol demande une augmentation de l’investissement du prochain Plan National de Logement pour 2026-2030 à hauteur de 65 milliards d’euros.
Cela équivaudrait à 1% du PIB national consacré aux mesures pour le logement public et abordable.
Cette demande est bien plus ambitieuse que le plan présenté par Pedro Sánchez lors de la Conférence des présidents régionaux, qui proposait un investissement partagé de 7 milliards d’euros.
Sumar souhaite initier une table de négociations avec le PSOE afin de convenir des lignes directrices du futur Plan National de Logement (PEV) 2026-2030.
Parmi ces lignes, on retrouve des mesures telles que la protection permanente de tout bien immobilier à vocation publique, l’impulsion d’un parc public de logements locatifs avec des loyers abordables entre 400 et 600 euros, et le renforcement de l’agence publique nationale avec les actifs de Sareb, l’état devenant ainsi un "promoteur public" abandonnant le modèle de collaboration public-privé, jugé trop coûteux.
Les estimations du porte-parole économique de Sumar, Carlos Martín, tiennent compte des conditions avantageuses de cette ligne de crédit (sans paiement d’intérêts pendant 10 ans et avec des réductions pendant les 20 années suivantes).
Avec des loyers abordables pour des appartements de taille moyenne (80 mètres carrés), l’impact budgétaire serait neutre et l’investissement serait récupéré, comme il l’explique.
Des fonds conditionnés à l’application des mesures gouvernementales par les régions
Sumar souhaite également conditionner la réception des ressources par les communautés autonomes et les municipalités à ce que les dépenses soient consacrées à la réalisation des objectifs de ce plan, en particulier au déploiement du parc public de logements abordables.
Martín défend l’idée que l’investissement doit être acheminé par le biais d’un "fonds compétitif" avec une allocation basée sur les niveaux de tension du marché immobilier de chaque région.
Si une administration ne dépense pas ces ressources, elles seraient réaffectées aux régions qui mettent en œuvre les politiques définies.
Une entreprise publique de logement regroupant les biens immobiliers et les terrains de Sepes, Sareb, des ministères et des entreprises de la SEPI
Une autre proposition que Sumar soumettra au ministère du Logement est de réunir toutes les ressources immobilières de propriété publique (détenues par SEPES) au sein d’une entreprise publique de logement.
Celle-ci inclurait tous les appartements et terrains de Sareb, mais aussi ceux de tous les organismes publics nationaux, comme Adif ou le ministère de la Défense.
De plus, Sumar souhaite la mobilisation des logements vacants, qu’il estime à un total de 3,8 millions de biens non disponibles sur le marché.
Il demande que les municipalités créent des agences publiques de location abordable pour se concentrer sur la mise à disposition de ces appartements.
Concrètement, il est proposé que l’administration agisse comme un "propriétaire public" (en contactant le propriétaire pour lui proposer une location sociale et en offrant de prendre en charge toutes les démarches) et d’augmenter progressivement la fiscalité pour les propriétaires qui continuent de ne pas mettre leurs logements sur le marché, à titre dissuasif.
Une autre mesure envisagée est de renforcer le droit de préemption et de rétractation des administrations, depuis l’accès aux fonds du plan, sur les lots de logements privés ou les logements protégés qui pourraient être échangés entre des sociétés immobilières, des fonds d’investissement ou des banques afin de les acquérir à des prix réduits.
En outre, Sumar exige de mettre fin aux locations touristiques illégales en obligeant les municipalités à activer des plans d’intervention pour les éradiquer dans les zones à forte demande de logements.