Une investissement fractionné dans le secteur immobilier permet à plusieurs investisseurs de partager la propriété d’un projet. Ce concept, de plus en plus répandu, peut répondre aux problèmes d’accès au logement en permettant d’acquérir une maison à plusieurs propriétaires.
Particulièrement dans des villes comme Barcelone, où il est compliqué de louer ou d’acheter un logement, de nouvelles voies émergent, dont l’investissement fractionné, qui permet à certains profils d’accéder, au moins partiellement, au marché immobilier.
Qu’est-ce que l’investissement immobilier fractionné ?
Dans ce type de propriété partagée, il n’y a pas un seul propriétaire, mais plusieurs personnes qui détiennent la titularité d’un bien immobilier. Chaque propriétaire possède généralement une partie ou une fraction de la propriété et, dans certains cas, cette partie représente une période spécifique pour pouvoir profiter du logement (semaines, ponts, week-ends, été…).
Dans d’autres cas, on est propriétaire d’un pourcentage de participation sur l’immeuble et l’on reçoit en contrepartie une partie des bénéfices du projet lui-même. Bien qu’il s’agisse d’une voie alternative employée dans les résidences de vacances, elle s’étend aujourd’hui aux résidences principales.
La clé est que chacun acquiert une partie proportionnelle de sa valeur. "Cette participation donne droit à une partie des revenus générés (par exemple, les loyers) ainsi qu’à une partie de la revalorisation de l’actif si celui-ci est vendu. Ce modèle est déjà appliqué dans des villes comme Barcelone, où l’accès au logement est de plus en plus limité", explique Robin Decaux, CEO et fondateur d’Equito.
La logique est similaire à celle de l’achat d’actions d’une entreprise : on n’acquiert pas la totalité, mais une partie réelle avec des droits économiques. Grâce à la technologie, nous pouvons automatiser le processus d’investissement, enregistrer chaque participation de manière sécurisée et simplifier la gestion ultérieure.
Qui utilise l’investissement immobilier fractionné en Catalogne ?
Dans le contexte catalan, l’investissement fractionné s’adresse principalement à ceux qui ont été exclus du modèle traditionnel, notamment dans des villes comme Barcelone, où le prix moyen du logement est de plus en plus élevé et dépasse déjà les 4 000 €/m² et où l’accès au crédit est de plus en plus limité.
Selon l’expert d’Equito, il s’agit de jeunes sans épargne suffisante, de professionnels qui louent mais souhaitent commencer à investir, ou de travailleurs indépendants qui cherchent à générer des revenus sans s’hypothéquer. "Il attire également des profils patrimoniaux plus expérimentés qui recherchent une exposition au marché immobilier catalan sans assumer la complexité opérationnelle."
Il n’est pas étonnant que ce modèle alternatif soit mis en avant en Catalogne, où la pression sur le marché résidentiel est forte, "cette formule permet donc à de nombreuses personnes de commencer à participer au secteur sans avoir à acheter un immeuble complet".
Une « possible » solution au problème d’accès au logement actuel
Ce qui était autrefois une formule pour acheter des résidences secondaires peut aujourd’hui être une solution au problème d’accès au logement de nombreux citoyens. Robin Decaux le souligne : en Catalogne, l’accès au logement est l’un des principaux défis sociaux et économiques, de sorte que l’investissement fractionné ne remplace ni la location ni la propriété directe, "mais offre une voie intermédiaire : il permet de faire partie du système du point de vue de l’investissement, avec des entrées accessibles et une gestion simplifiée".
De plus, "ce modèle peut avoir un impact indirect sur l’accès au logement. En canalisant des capitaux vers des projets de coliving, de logements abordables ou de promotions de constructions neuves, il peut faciliter la création de plus d’offre", souligne-t-il. Dans un environnement où construire est difficile et lent, attirer des investissements flexibles peut aider à débloquer une partie du système.
En définitive, l’expert estime qu’il ne résout pas le problème du logement en soi, mais qu’il élargit les formes de participation à un marché qui a historiquement été excluant. Pour Decaux, si la réglementation continue de s’adapter et si les plateformes démontrent une solidité opérationnelle, il est raisonnable de penser que ce modèle gagnera en présence, sans remplacer les formes traditionnelles.
