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Immobilier : Découvrez le Secret des Data Centers qui Transforment nos Villes !

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Immobilier : Découvrez le Secret des Data Centers qui Transforment nos Villes !

Nous ne les voyons pas, nous ne les entendons pas, et pourtant ils sont présents dans chaque message WhatsApp, chaque épisode de Netflix, chaque opération bancaire, chaque réservation de train ou chaque conversation vidéo. Ce sont les centres de données, ces infrastructures discrètes et blindées qui permettent à notre vie numérique de se dérouler sans interruption.

Mais qui les gère, quel rôle jouent-ils dans l’économie et comment se préparent-ils au tsunami que représente l’intelligence artificielle ? idealista/news visite un ‘data center’ situé à Madrid et interviewe Robert Assink, directeur général de Digital Realty en Espagne, une des voix les plus autorisées du secteur, pour savoir comment fonctionnent ces actifs et quel avenir les attend ces "aéroports de données", comme il les décrit lui-même.

Les centres de données se sont installés en Espagne il y a relativement peu de temps. Digital Realty, anciennement connue sous le nom d’Interxion, a ouvert son premier centre à Madrid en l’an 2000. "C’était après la libéralisation du marché des télécommunications. Les réseaux des nouveaux opérateurs avaient besoin d’un point de rencontre neutre, indépendant de Telefónica", se souvient Assink.

Depuis lors, l’expansion a été constante : quatre centres en fonctionnement à Madrid, un en construction et un autre en développement à Barcelone. "On ne mesure plus en mètres carrés. La clé est la capacité énergétique que vous pouvez offrir aux clients pour leurs machines", souligne-t-il concernant les méthodes de mesure de la magnitude de ces actifs.

Qui utilise les centres de données ?

Bien que cela puisse paraître technique, le fonctionnement est simple : les entreprises placent leurs serveurs (leurs "machines") à l’intérieur des centres de données. Ces machines ont besoin d’énergie électrique, de refroidissement et surtout de connexion. "Notre rôle est d’être l’environnement où tout cela se déroule avec des garanties de disponibilité et de sécurité", explique Assink.

Les clients sont variés.

  • Des opérateurs de réseau (plus de 200 sont interconnectés dans les centres de Digital Realty)
  • Aux plateformes numériques comme Amazon, Netflix ou Meta
  • En passant par les grandes entreprises non technologiques comme Renfe ou Correos qui décident d’externaliser leur infrastructure technologique pour gagner en efficacité et en résilience.

"Nous ne gérons pas les données. Cela, ce sont les clients qui le font. De même qu’AENA n’est pas responsable du billet que vend Iberia, nous ne sommes pas non plus responsables de ce qui se passe dans les machines. Nous fournissons l’environnement", insiste le dirigeant.

Dans un environnement aussi critique que le numérique, les erreurs ne sont pas tolérées. "Si votre réfrigérateur tombe en panne pendant une heure, ce n’est pas dans les nouvelles. Mais si WhatsApp tombe en panne pendant une demi-heure, il y a des titres dans tous les médias", plaisante Assink. Cette pression oblige à une surveillance constante et à une ingénierie extrême.

Les centres de données sont conçus pour supporter les incendies, les pannes électriques, les variations de température, les vibrations sismiques et tout type d’interférence qui pourrait affecter les machines. Tout l’environnement est contrôlé : température, humidité, qualité de l’air, alimentation électrique sans coupure. "Notre objectif est que le client ne se rende même pas compte si quelque chose se passe. Tout doit continuer à fonctionner sans arrêt", affirme-t-il.

Efficacité, recyclage et énergie 100% renouvelable

La durabilité est devenue un axe central de l’entreprise. Depuis son origine, Digital Realty en Espagne a utilisé exclusivement de l’énergie d’origine renouvelable, ce qui est déjà obligatoire pour toute son opération européenne. Mais il ne suffit pas d’utiliser de l’énergie verte : il faut aussi bien l’utiliser.

"La plus grande partie de la consommation énergétique va à la climatisation", explique Assink. C’est pourquoi, l’entreprise a investi dans des technologies avancées de refroidissement efficace, en profitant de l’air extérieur lorsque la température le permet et en optimisant les flux internes pour éviter le gaspillage.

De plus, le secteur a signé un engagement avec la Commission Européenne pour auto-réguler son impact environnemental. Chaque entreprise doit informer publiquement sur sa consommation énergétique, son utilisation de l’eau, son recyclage et son efficacité, et à l’avenir ces métriques seront obligatoires par la loi.

Le nouveau moteur : intelligence artificielle

S’il y a bien quelque chose qui révolutionne le panorama des centres de données, c’est l’intelligence artificielle (IA). Les modèles d’IA, comme ceux utilisés par les assistants virtuels, les traducteurs automatiques ou les systèmes de reconnaissance d’images, requièrent une capacité de traitement démesurée. Cela, à son tour, exige des centres de données beaucoup plus grands, avec une infrastructure énergétique très supérieure.

"C’est le type de demande la plus forte que nous ayons jamais vue", dit Assink. Bien que beaucoup de projets soient encore en phase de construction, on s’attend à ce qu’ils entrent en fonctionnement dans les prochains mois. "Le futur immédiat du secteur est complètement lié à l’IA", confirme-t-il.

Et pourquoi en Espagne ? La réponse est sous la mer. Littéralement. L’Espagne est l’un des pays avec le plus grand potentiel pour devenir un hub numérique de part sa position géographique stratégique. Des câbles sous-marins provenant d’Amérique, d’Afrique et d’Asie se connectent à la péninsule ibérique et sont canalisés, en majorité, vers Madrid.

"Madrid est idéalement située pour distribuer des données vers n’importe quel point du pays et vers le reste de l’Europe", assure Assink. "En 2018, nous avions déjà réalisé une étude qui démontrait que Madrid était le hub numérique du sud de l’Europe. Aujourd’hui, c’est une réalité".

Le côté humain du secteur : emploi technique et haute qualification

Malgré sa haute technologie, les centres de données ne sont pas des installations avec des milliers d’employés. Ils fonctionnent avec des équipes réduites mais très qualifiées, principalement des techniciens électromécaniques avec une formation professionnelle. "Ce sont des profils de FP2 (formation professionnelle de niveau 2) bien rémunérés, qui garantissent la maintenance 24/7 de l’infrastructure", détaille Assink.

L’impact sur l’emploi, cependant, s’étend au-delà. "Pour chaque million d’euros investi, nous générons entre 9 et 12 millions d’euros en PIB dans la région, et jusqu’à 670 postes de travail sont créés entre directs, indirects et induits", selon des études commandées par l’entreprise elle-même.

Ces dernières années, les annonces de nouveaux centres de données se sont multipliées. Mais Assink lance un message de prudence. "Ici, il ne vaut pas la peine de construire pour voir si quelqu’un vient. Les investissements sont si importants que personne ne construit un centre de données sans avoir de clients assurés", affirme-t-il. De fait, l’investissement moyen est de 10 millions d’euros par mégawatt, ce qui transforme ces projets en paris à très haut risque s’ils ne sont pas bien planifiés.

De plus, il y a un goulot d’étranglement qui limite tout excès : le réseau électrique. "L’Espagne n’a pas fait suffisamment d’investissement dans les connexions de haute capacité. L’accès au réseau principal est actuellement la ressource la plus rare", avertit-il.

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