En février, le nombre de transactions immobilières en Espagne a atteint 117 030, soit une croissance annuelle de 13,9 %. La grande majorité des logements vendus étaient des biens existants (76,7 %), tandis que seulement 23,3 % étaient neufs. Cette dernière proportion représente tout de même une augmentation de 21,5 % par rapport à février 2024. En Catalogne, la hausse des ventes immobilières atteint 16,9 %, soit 3 points au-dessus de la moyenne nationale.
Les données publiées par l’INE (l’équivalent espagnol de l’INSEE) reflètent une augmentation généralisée des enregistrements de propriétés à l’échelle nationale, avec des valeurs globales proches de 14 %. Cette situation est favorisée par de bonnes données macroéconomiques : un IPC (indice des prix à la consommation) maîtrisé, une croissance du PIB et un taux de chômage sous contrôle.
Malgré cette évaluation positive, Iñaki Unsain, Personal Shopper Immobilier (PSI) de référence, souligne que la pression sur les prix des loyers pourrait être à l’origine de l’augmentation des ventes dans les zones tendues, comme la Catalogne. En termes absolus, l’Andalousie est la région qui a enregistré le plus de transactions immobilières en février (11 690), suivie par la Catalogne (9 796).
D’après l’expert, la principale raison de cette situation est la baisse notable des taux d’intérêt, malgré des prix en constante augmentation, notamment dans les grandes villes comme Barcelone. L’Euribor a chuté de 3,7 % à 2,4 % en un an, ce qui a réduit les mensualités hypothécaires et facilité l’accès au financement. Cette évolution a stimulé la demande d’achat.
Parallèlement, l’offre de logements est très limitée, en particulier à Barcelone, où la construction de nouveaux biens est rare en raison de restrictions urbanistiques comme l’obligation de consacrer 30 % des nouveaux programmes à des logements sociaux.
Il faut également ajouter que le marché locatif, tant traditionnel que temporaire, est limité, ce qui freine la rénovation et la création d’une nouvelle offre de qualité. À cette pénurie d’offre s’ajoute un contexte économique favorable (bon PIB, IPC maîtrisé et chômage modéré) et un marché locatif extrêmement tendu.
"Comme il est devenu presque impossible de louer en raison des prix élevés, de nombreuses personnes choisissent d’acheter. Cette combinaison de facteurs a généré une demande très forte et explique les records de ventes en Catalogne, même avec des prix élevés".
Qui achète des logements en Catalogne ?
Pour l’expert, il s’agit principalement de personnes qui ont besoin d’un logement pour vivre. Face à la difficulté d’accéder à un logement locatif en raison des prix élevés et du manque d’offre, ils optent pour l’achat comme alternative.
Grâce à des taux d’intérêt plus bas, ils peuvent contracter un prêt hypothécaire avec une mensualité plus abordable, ce qui leur permet de devenir propriétaires au lieu de payer un loyer exorbitant.
Les zones où les ventes ont le plus augmenté en février
L’augmentation des ventes a été généralisée dans toute la Catalogne, en particulier dans les principales capitales provinciales. Ces achats ne se limitent pas, selon Iñaki Unsain, à une zone spécifique, mais répondent à une dynamique de marché plus large où la pression de la demande s’étend sur tout le territoire.
Les achats vont-ils continuer ?
Il est probable que les ventes de logements en Catalogne continuent d’augmenter dans les prochains mois. Ceci pour les raisons mentionnées ci-dessus, mais aussi parce que les tensions sur le marché locatif vont continuer à s’accentuer, "rendant la location d’un logement de plus en plus chère et difficile".
Selon l’expert, si les taux d’intérêt restent bas ou continuent de baisser, une pression accrue sur le marché de la vente est à prévoir. "Il est donc probable que le rythme élevé des opérations d’achat se maintienne dans les prochains mois".
