L’accord national sur le logement proposé par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, aux régions autonomes lors de la dernière Conférence des Présidents a été considérablement affaibli suite au rejet des régions gouvernées par le Parti Populaire (PP), et de la Castille-La Manche.
Seuls les gouvernements autonomes du Pays Basque, de la Catalogne, de la Navarre, des Asturies et des Canaries ont accepté la proposition annoncée par Pedro Sánchez en faveur d’un accord national sur le logement, incluant un financement accru et une protection publique garantie de manière indéfinie.
La ministre du Logement et de l’Agenda Urbaine, Isabel Rodríguez, a annoncé lors d’une conférence de presse que cet accord issu de la Conférence des Présidents de Barcelone signifie que le travail débutera avec ces communautés "de manière bilatérale".
"L’urgence est telle que nous n’avons pas une minute à perdre. Face à l’urgence, l’action ; face à l’urgence, la détermination", a souligné la ministre, qui a salué le soutien de "gouvernements responsables" au plan logement.
Le président du gouvernement a présenté sa proposition de logement à la XXVIIIe Conférence des Présidents, après l’avoir préalablement transmise par lettre aux présidents régionaux "pour impulser un nouvel Accord National pour le Logement avec plus de financement, moins de spéculation et plus de transparence".
Selon Moncloa, l’objectif est de "tripler l’investissement public dans ce domaine", en passant de 2,3 milliards d’euros sur la période 2022-2025 à environ 7 milliards d’euros pour les cinq prochaines années. Dans ce contexte, le gouvernement s’est engagé à financer 60% de ce montant, les régions, qui ont également des compétences en matière de logement, apportant les 40% restants.
Rodríguez a affirmé que les mesures proposées par le gouvernement étaient "facilement assumables". Il s’agit, a-t-elle expliqué, "d’un nouvel Accord pour le Logement qui consacre la politique de logement intégrale et publique du gouvernement, qui change le paradigme, pour que le logement soit considéré comme un bien social, en plus d’un droit". "Il manque une volonté politique, une conviction, une loyauté institutionnelle et des ressources économiques", a-t-elle dénoncé.
À ce sujet, la ministre a souligné que la proposition a été admise "sans équivoque" par cinq régions autonomes : la Catalogne, le Pays Basque, la Navarre, les Asturies et les Canaries, avec lesquelles le travail bilatéral débutera à partir de la semaine prochaine.
"Il n’est pas nécessaire de règlement ni de statuts pour dire oui à plus de budget pour le logement, oui à sa protection pour toujours, et à plus de transparence", a-t-elle affirmé en référence à l’attitude des régions autonomes du PP ou du gouvernement socialiste de Castille-La Manche qui ne se sont pas jointes à l’accord.
Dans ce cadre, l’Exécutif a également proposé de garantir de manière indéfinie la qualification des logements de protection publique financés par des fonds étatiques, ainsi que la création d’une base de données publique qui permettrait aux citoyens et aux administrations de connaître les prix réels de vente ou de location.
Les points clés de l’accord :
- Financement accru : Triplement de l’investissement public dans le logement.
- Protection renforcée : Garantie indéfinie des logements sociaux.
- Transparence accrue : Création d’une base de données publique des prix.
Qui soutient l’accord ?
- Pays Basque
- Catalogne
- Navarre
- Asturies
- Canaries
Qui s’y oppose ?
- Régions gouvernées par le PP
- Castille-La Manche
Cet accord, même s’il n’est pas universellement accepté, marque une étape importante dans la politique de logement en Espagne, avec l’ambition de faire du logement un véritable droit accessible à tous. Il reste à voir comment les régions participantes mettront en œuvre ces mesures et quel impact elles auront sur le marché immobilier.