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DONATIONS : Le piège infernal pour les héritiers ? La Cour Suprême lâche enfin la vérité !

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DONATIONS : Le piège infernal pour les héritiers ? La Cour Suprême lâche enfin la vérité !

La donation d’une partie de son patrimoine à certains enfants, en excluant les autres, est-elle possible sans conséquences légales ? La réponse du Tribunal Suprême est sans équivoque : non. Toute donation effectuée avant le décès doit être prise en compte dans le calcul de la succession s’il y a des héritiers réservataires.

C’est ce que stipule la sentence 457/2025, rendue par la Chambre Civile du Tribunal Suprême le 24 mars dernier. Cette décision tranche un différend familial entre petits-enfants et, concrètement, met de l’ordre dans une question récurrente devant les tribunaux : comment les donations sont-elles prises en compte lors du partage d’une succession ?

Que dit le Tribunal Suprême sur les donations de son vivant ?

Le litige est né après le décès d’une femme qui, six ans avant de mourir, a donné plusieurs propriétés à trois de ses enfants et à plusieurs de ses petits-enfants. Cependant, l’un de ses petits-enfants n’a reçu aucune donation et, au début du partage de la succession, a demandé que la valeur des propriétés données de son vivant soit incluse dans l’inventaire de la succession. Son objectif était de s’assurer que sa part légitime en tant qu’héritier réservataire ne soit pas réduite au détriment des donations antérieures.

L’Audiencia Provincial d’Albacete a rejeté sa demande, considérant que la défunte avait agi librement en donnant les biens et qu’il n’y avait aucun indice qu’elle avait l’intention de nuire au petit-fils non favorisé.

Cependant, le Tribunal Suprême a corrigé ce critère et annulé la sentence, précisant que les donations de son vivant ne peuvent pas être utilisées pour modifier le partage légal entre héritiers réservataires.

Peu importe que cela ait été fait des années à l’avance ou que le testateur ait ajouté des clauses de dispense de rapport : ces transmissions doivent être prises en compte pour calculer si la réserve héréditaire a été respectée.

Qui sont les héritiers réservataires et quels sont leurs droits ?

Ce sont certaines personnes qui ne peuvent pas être privées d’une partie minimale de l’héritage, indépendamment de ce que le défunt a stipulé dans son testament ou par des donations faites de son vivant. Cette partie inaliénable est connue sous le nom de réserve héréditaire et agit comme une limite légale à la liberté de disposition du testateur. L’article 807 du Code Civil stipule que les personnes suivantes ont ce statut :

  • Les enfants et autres descendants, par rapport à leurs parents et ascendants.
  • En l’absence de descendance, les parents et autres ascendants par rapport à leurs enfants.
  • Le conjoint survivant, de la manière et dans la mesure déterminées par la loi.

De plus, lorsqu’un enfant décède avant le défunt, ses propres enfants (les petits-enfants du défunt) prennent sa place et héritent par droit de représentation.

Quels sont les droits des héritiers réservataires ?

Ils doivent recevoir, au moins, la réserve héréditaire stricte, qui représente un tiers de la valeur du patrimoine successoral, divisé entre eux tous. Lorsque la réserve héréditaire n’est pas respectée (par testament ou donations de son vivant), les héritiers réservataires peuvent réclamer ce qui leur revient, par le biais d’actions de complément ou de réduction.

Différences clés entre rapport et calcul

Le calcul est une opération essentielle dans le processus successoral, car il permet de déterminer la valeur totale de l’héritage. Pour ce faire, la valeur des donations faites de son vivant est ajoutée au patrimoine laissé par le défunt.

Cette somme globale sert à vérifier si les héritiers réservataires recevront la part de l’héritage que la loi leur garantit et est réglementée par l’article 818 du Code Civil. Elle ne peut être évitée, même si le testateur le souhaite, car son but est de protéger le minimum légal que chaque héritier réservataire doit recevoir.

Le rapport, en revanche, est un mécanisme qui ne fonctionne qu’entre héritiers réservataires, en essayant de maintenir une répartition équitable. En l’absence de dispense, celui qui a reçu une donation de son vivant doit la déduire de sa part dans la succession.

Ici, la volonté du testateur peut intervenir : s’il le souhaite, il peut dispenser du rapport afin que le donataire conserve ce qu’il a reçu sans le déduire. Cependant, cette dispense n’empêche pas la donation d’être prise en compte pour calculer la réserve héréditaire.

Peut-on éviter les effets du calcul ?

Même si le testateur a l’intention de favoriser l’un de ses héritiers et lui donne des biens de son vivant, il ne pourra pas empêcher cette donation d’être ajoutée au patrimoine successoral s’il y a des héritiers réservataires concernés.

Avec cette résolution, le Tribunal Suprême n’invente pas une nouvelle doctrine, mais rappelle que les donations de son vivant auront un impact sur la succession, car elles ne peuvent pas être cachées, elles ne disparaissent pas et elles sont prises en compte pour calculer si la réserve héréditaire a été respectée.

4 erreurs commises lors des donations et comment les éviter

Donner des biens de son vivant peut être un outil légitime pour organiser la succession ou aider les enfants, mais si cela n’est pas planifié correctement, cela peut devenir la source de conflits familiaux et de litiges. Voici quelques-unes des erreurs les plus courantes dans ce domaine :

  1. **Croire qu’une donation n’affectera pas la succession** : comme le Tribunal Suprême l’a clairement indiqué, les donations doivent être prises en compte lors du calcul de la réserve héréditaire.
  2. **Utiliser la dispense de rapport sans conseils** : inclure une dispense de rapport dans l’acte de donation peut éviter des ajustements entre héritiers réservataires lors du partage, mais n’empêche pas la valeur du bien d’être prise en compte lors du calcul du respect de la réserve héréditaire.
  3. **Donner des biens sans évaluer leur impact fiscal** : une autre erreur courante est de ne pas tenir compte des conséquences fiscales d’une donation (par exemple, l’Impôt sur les Successions et Donations), dont le coût fiscal peut être très élevé dans certaines communautés autonomes.
  4. **Ne pas documenter la volonté du donateur** : ce point est fondamental et il est toujours conseillé de demander des conseils juridiques et de faire transcrire le document en acte authentique.

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